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blog de Lisha
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21 février 2007

Des combines qui ne datent pas d'hier

En 1983 déjà.....

     Un chauffeur qui refuse de livrer certains restaurants, des plombiers qui menacent de saboter leur travail faute de pourboires, des trafiquants de bicyclettes: autant d'exemples de combines utilisées en Chine en 1983 pour arrondir les fins de mois sans enfreindre trop manifestement la loi.

      Les combines ont pris une ampleur impressionnante, témoignant de l'ingéniosité de leurs inventeurs. L’une des pratiques les plus répandues consiste à se servir de son emploi pour se procurer des avantages annexes. Dans le cas d'un simple ouvrier, les possibilités sont certes limitées, se bornant généralement à "emprunter" discrètement quelques matériaux appartenant à l'entreprise. Mais la situation change radicalement des lors qu'il s'agit d'un emploi "stratégique" tel que celui de responsable du parti, chef d'entreprise ou médecin, voire – ce qui est plus surprenant - dans des professions plus ordinaires telles que celles de chauffeur ou même de plombier.

     La presse chinoise a rapporté le cas de plombiers à Canton qui exigeaient d'importants pourboires pour effectuer correctement les travaux qui leur étaient confiés.

     A défaut de « pourboire », ces plombiers négligeaient leur travail ou abandonnaient tout simplement leur poste, et ce, en dépit des consignes de la compagnie d'Etat les employant.

    Une autre des nombreuses sinécures de la Chine post-maoiste est la profession de chauffeur. Outre le fait qu'elle donne accès à des bons d'essence, qui font l'objet d'un florissant marché noir, cette fonction peut aussi donner droit à de surprenants avantages gastronomiques.

     Le journal pékinois "Beijing ribao" a protesté récemment contre la pratique largement répandue consistant pour les restaurants à nourrir gratuitement les chauffeurs qui leur livrent du charbon, de la bière ou tout autre marchandise. "Certains chauffeurs ne livrent plus que dans les restaurants où la nourriture est bonne", commentait le journal en citant le cas d'un restaurateur peu avisé qui avait eu la mauvaise idée de refuser de servir gratuitement un livreur. Pour se faire pardonner cette grave offense, le restaurateur dût offrir plusieurs festins aux dirigeants de la compagnie de transports dont dépendait le livreur, avant d’être à nouveau approvisionné normalement.

     Un autre emploi très en vogue est celui « d'intermédiaire » qui n'existait pas auparavant mais qui a connu dernièrement un développement tout-à-fait spectaculaire, parallèle à celui de la nouvelle politique agricole mise en place dans les campagnes. Il parcourt les communes des environs de la ville pour acheter, parfois de force, des fruits et des légumes avant de les revendre sur les marches libres de la capitale en empochant de substantiels bénéfices. La combine devient parfois de l'escroquerie pure et simple.

    Un journal chinois a dénoncé le cas de revendeurs très astucieux qui avaient mis sur pied un vaste réseau de fabrication de bicyclettes imitant les cycles de grandes marques, dans la province du Hebei (autour de Pékin). Le journal a expliqué que cette activité illégale avait pu se poursuivre pendant quatre ans parce que tout le monde y trouvait son compte: les paysans qui fabriquaient les bicyclettes, les « intermédiaires » qui les revendaient au marché noir et même les banques qui finançaient ce commerce illicite.

     Les seuls à se plaindre étaient les acheteurs qui, croyant acquérir des bicyclettes réputées, se retrouvaient en fin de compte avec des engins de mauvaise qualité.

     Le phénomène touche également, selon la presse officielle, les montres, les cigarettes et les alcools de marque ainsi que certains produits alimentaires. Les citadins écrivent périodiquement aux journaux pour expliquer comment ils se sont fait rouler en achetant sur un marché libre des oeufs de 100 ans qui étaient en fait des patates douces habilement maquillées, ou encore des boites de chocolat remplies de pierres.

     Pour qui n'a pas la chance d’avoir une profession en vue, il ne lui reste qu’à en inventer une. La presse a signalé l'apparition de faux journalistes se prévalant de cette qualité pour obtenir divers avantages allant des gâteaux dans une pâtisserie aux faveurs d'une femme. Un ingénieur de Pékin, n'a, quant à lui, pas hésité à se faire passer pour un policier afin d'obtenir de l'argent d'une façon originale. Il repérait les hommes en train de se presser contre des femmes dans les autobus ou dans les magasins, puis il les abordait, un peu à l'écart, pour leur demander une petite "compensation financière" en principe destinée à la victime. En réalite, l'argent ne ressortait jamais de sa poche.

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